Qui suis-je ? Présentation !

C’est l’histoire d’un Gosse qui, pendant que ses parents faisaient les courses dans le premier supermarché du coin, passait son temps à lire le peu de Bandes déssinées s’y trouvant (Petzi et son grand bateau, Petzi en plongée, Petzi alpiniste, etc).

D’aussi loin qu’il m’en souvienne, j’ai toujours vu mes parents lire !

Un peu plus tard, vers six ou sept ans, accompagnant sa mère sur le marché, le Gamin attiré par un crieur, comme on n’en fait plus, se retrouve vers le banc quincaillerie, jouets et articles en tous genres, dont les BDs.

Et c’est à ce moment précis que ma vie prit le chemin qui me mènerait jusqu’à cette page !
Strange serait la première des pierres angulaires qui, tout au long de mon existence, jalonneraient l’édifice de mon univers pictural.

Tout excité par cette découverte, je montrai fièrement l’objet de tous mes désirs à ma pauvre mère qui, horrifiée par tant de violence et de débauche, m’opposera ce jour là le plus catégorique des refus que j’essuyai jamais, et ce, malgré ma piètre tentative de la convaincre : «mais celui-là, il est gentil» ! (Le célèbre monte-en-l’air en collants rouges et bleus)

De cette frustration, je crois, se format dans un coin de mon esprit un jardin secret et interdit, mais toujours entrouvert, attendant le moment propice pour m’accueillir pleinement en son sein.
Frustration d’autant plus grande que mon imagerie culturelle à cet âge était marquée par des visions de Loups et de chaperons rouges, de maisons en pain d’épice, de sorcières, de chèvres de Monsieur Seguin et autres «contes à dormir debout».

Le temps passe et certaines idées font leur chemin…

À la création de petits commerces, dont un «Tabac-Presse», dans mon quartier, mon registre littéraire à présent constitué d’ouvrages pré-adolescents d’aventures certes épiques de la bibliothèque verte et consorts cédât gentiment le pas à une toute autre «nourriture».

Les collections «Mon Journal» offrirent à mes yeux émerveillés une pléthore de héros plus fabuleux les uns que les autres. (Akim, Antarès, Capt’ain Swing, Janus Stark, Marco Polo, Mister No, Sunny Sun, Vick…).

Arrivèrent aussi des revues comme Étranges Aventures où apparurent enfin des Super Héros de chez Marvel Comics comme, Hulk, Thor, Les Vengeurs, Capt’ain América, Les Quatres Fantastiques face aux Inhumains où encore Galactus avec le Surfer d’Argent.
Éclipso, avec Swamp Thing que l’on ne connaissait alors que sous le nom de l’homme chose.

Avec Faucon Noir, c’est toute la panoplie de chez DC Comics qui s’affiche. Namor titré à cette époque Submariner, Superman, Wonder woman, Atom, Flash, Green Lantern et tous les autres.

Le tout magistralement illustré par des pointures comme John Buscema notamment pour sa sublime interprétation de Conan, ou encore Jack Kirby et son génial Kamandi. Finalement ce fut le tour des Strange, Titan, Special Strange, Nova, Strange Special Origines et leurs petits frères.

Deux grandes maisons d’édition, Marvel et DC. D’autres moins populaires comme Dark Horse, Awesome, CrossGen…
Des Titres : X men, Fantastic Four, La ligue des gentlemens extraordinaires, Hellboy, 300, The Watchmen, etc.
Des Noms : Mike Mignola, Richard Corben, Jack Kirby, John Buscema, Alan Moore, Jim Steranko, Barry Windsor-Smith…

Mais c’est Tarzan qui pour moi remportera la Palme. Il doit sa suprématie grâce à l’imagination exeptionnelle de son créateur, le talentueux Edgar Rice Burroughs l’inventeur du Space-Opera et à la qualité de ses dessinateurs tels : harold Foster, Russ Manning, Joe Kubert mais surtout Burne Hogart qui héritera du surnom plutôt flatteur, de Michel-Ange de la Bande Dessinée.

Comme Héros, sa prédominance sur le marché français en ces années 70 est totale, avec 95 longs-métrages à son actif et toutes les déclinaisons picturales, mensuelles, trimestrielles, bimensuelles, Tarzan, Tarzan Géant, Super Tarzan, Tarzan Spécial, etc. Et ce, malgré la présence de Conan qui le talonnera, dans les Kiosques, parfois de très près. Il le supplantera au niveau éditorialiste dès le début des années 80.

Voici quelques dessinateurs incontournables :

Jean Giraud alias Mœbius : Le cycle de l’Incal, Blueberry.
Caza : Le Monde d’Arkadi, L’Âge d’ombre.
Druillet : Lone Sloane, Salammbô.
Jean-Claude Gal : Arn.
François Bourgeon : Les passagers du vent, Le cycle de Cyann, Les Compagnons du Crépuscule.
Enki Bilal : Exterminateur 17, La Trilogie Nikopol.
Grzegorz Rosinski : La Saga Thorgal, La Complainte des Landes Perdues, Le grand pouvoir du Chninkel.
Régis Loisel : La Quête de l’Oiseau du Temps, Peter Pan, Le Grand Mort.
Hugo Pratt : Corto Maltese, Jésuite Joe, Ann de la Jungle.

Les Chroniques de la guerre de Lodoss (En bd). Et aussi des films d'animation comme Princesse Mononoké, Ghost in the Shell, Akira, Le Château dans le ciel, Nausicaä de la vallée du vent, Les Contes de Terremer ou encore Mon voisin Totoro.

Au cours de cette période, riche de héros en tous genres, se profilait pour moi un imaginaire plus vaste encore.
Car la Bande dessinée, en ce début des Eighties s’étoffa d’une série de parutions d’un genre nouveau, axée essentiellement sur le Fantastique, l’Anticipation et la SF. Métal Hurlant, qui fera Date, serait le précurseur de cette génération créant des émules tels, Êre Comprimé, Fantastik …

Une autre Pierre, tel un Obélisque, enracinerait à jamais mon imaginaire dans le Fabuleux.

Outre les magazines Aventures Fiction, Sidéral, Météor, Anticipation et autres Pulps, mes lectures, rendues possibles par une plus grande mobilité géographiques, se virent enrichies d’ouvrages des collections «J’ai lu», «Anticipation», «Néo», «Marabout», «Présence du futur»…

Avec des Auteurs nommés :

Jean Ray : (Malpertuis)
Ray Bradbury : (Chroniques martiennes)
H.P.Lovecraft : (Dagon, L’Appel de Cthulhu),
Sir Henry Rider Hagard : (She, Allan Quatermain, Ève la Rouge)
Raymond Feist : (Faerie)
Terry Brooks : (Le cycle de Shannara)

(Pierre Boulle, Robert E.Howard, M.Z.Bradley, Bram Stoker, Robin Hobb, Frank Herbert…).

Mais c’est pourtant juste à coté de chez moi, en la personne d’un tout proche voisin (Philippe, si tu lis ces lignes, tu te reconnaitras) que me vint la plus grande source de lectures de SF (Les livres d’or de la Science-Fiction), d’Anticipation et de Fantastique.

(Jean Pierre Andrevon, Michel Jeury, Arthur C.Clarke, Philip José Farmer, John Norman, A.E.Van Vogt, Jack Vance, Isaac Asimov, Tim Powers etc…).

Merci Philippe !

Le Silmarillion, Le Hobbit, Le Seigneur des anneaux, Contes et légendes inachevés, Les Aventures de Tom Bombadil, Les Enfants de Húrin, pour ne citer que les œuvres lues ayant un rapport direct avec «La Terre du Millieu».

J. R. R. Tolkien est entré dans ma vie par étapes. À l’acquisition de sa fameuse Trilogie Le Seigneur des anneaux en premier lieu, vers mes quatorze ans environ. Mais à cette époque mes lectures étant axées SF, je n’ai en rien accroché à ces gentils «Hobbits». Je ne lus que le tout début.
Quelques années passent, et j’entend parler à nouveau d’un certain «Anneau». Je me met alors en devoir de ressortir ces trois bouquins presque poussiéreux et… L’émerveillement ! Régulièrement ponctué de délicieuses émotions que je fis partager à mon entourage en prêtant à tour de bras ce «Chef-d’œuvre».
Vint ensuite les autres ouvrages, naturellement, mais également le film du même nom de Ralph Bakshi (Cool World, Fritz the Cat et Tygra : La glace et le feu en collaboration avec le Maître de la peinture d’Heroic Fantasy, le Tout Grand Franck Frazetta).
Et pour terminer, Peter Jackson, profitant pleinement mais avec Mæstria des dernières technologies cinématographiques, a réussi la «gageure» de reproduire la Terre du Millieu, mais qui avec ces films impressionnants m'emputa de toute l'imagerie que je m’étais précédemment octroyée.

En laissant volontairement de côté le «Caractère Religieux» qui n’a pas lieu d’être évoqué dans ces pages, c’est pour moi sans conteste l’un des livres les plus riches que j’ai lu à ce jour.

Je ne m’étendrai pas là dessus, mais je vous livrerai juste ma première expérience à ce sujet.

Une campagne publicitaire sur la sortie de ce que l’on nomme aujourd’hui un «Blockbuster». Je me mets en devoir de tanner mon Père pour qu’il m’enmène le regarder au Cinéma. Sa résistance fut balayée par mon insistance.

C’est le soir de cette grande «Première». On est sur le chemin, puis dans la salle, les lumières sont éteintes !
Film annonce ? Court-métrage ? Je ne m’en souviens plus ! (impatience)
Publicités. (Grrrr !)
Entracte. (Je deviens fou…)
Et enfin le film commence…
LA CLAQUE ! Je ne pourrais plus vous dire pendant combien de temps j’ai gardé ce sentiment que je ne me risquerai pas à retranscrire dans ces lignes.

C’était en 1977, je n’avais pas douze ans et j’avais vu «KING KONG» au Cinéma !

Merci «P’pa» !

Un cours de Pierre Duc, portant sur l’étude d’une coquille d’escargot qu’il fallait dessiner au crayon sur une feuille de papier, devait ensuite nous amener à la sculpture (modelage ?), au moyen de terre glaise.
Pierre : «Attention ! Il y a un truc».
Alors j’ai observé attentivement cette coquille vide, et j’ai vu cette petite chose, agrandir petit à petit sa maison, inlassablement, strie après strie, au fur et à mesure qu’elle-même grandissait. J’en ai donc fabriqué une…

Regardez plutôt ce petit strip et reproduisez ce que vous voyez avec de la pâte à modeler par exemple !

Bluffant non ?

Une véritable pierre porteuse que celle-ci. L’œil !
Dès lors, je me mis en œuvre de Regarder pour Voir, de «voir» afin de comprendre, connaître et ainsi maîtriser mon sujet à reproduire.

Merci pour tout «Môssieur» Pierre DUC !